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jeudi 3 mars 2011

Kate Moss, la création d’une icône : l'anti-modèle décryptée sur Arte ce soir

Kate Moss, la création d’une icône sur Arte

Comment se fabrique une icône? Diffusé ce soir à 22h35, le film d’Arte y répond en décryptant l’irrésistible ascension de Kate Moss . L’occasion de revenir sur le sulfureux parcours d’une enfant de la banlieue de Londres devenue l’emblème d’une époque.

Kate Moss ne s’exprime que très rarement, et pourtant, on la voit partout. En une vingtaine d’années, de couvertures en tabloïds, de publicité en œuvres d’art (elle est la muse de nombreux artistes comme Lucian Freud, Banksy , Marc Quinn), "La Brindille" est devenue une image, une icône absolue que tout rend plus fascinante, ses excès comme ses amours, ses dérives comme ses triomphes.

Repérée à 14 ans par un agent à l’aéroport de New York, la petite Anglaise, fille d’une barmaid et d’un employé d’agence de voyages, devient l’égérie de Calvin Klein à 18. La campagne du parfum Obsession, où elle pose entièrement nue, l’installe dans ce qui sera désormais sa marque de fabrique : le scandale. Le soufre lui va bien.

Chaton maigrichon d’un mètre soixante-douze, jambes arquées, petits seins et canines pointues, elle détonne. Dans l’ère des supermodels glamour et éclatantes de santé, baby Kate renvoie les Cindy Crawford et Claudia Schiffer au rang de mémères. "Soit nous faisons de notre vie un roman, soit on ne s’en sortira jamais" : la Génération X désabusée des années 90 trouve en elle son miroir. Sauvage et impudique, Kate Moss fait tout avec une sorte d’insolence décalée et fatale. Elle ne cherche pas à se débarrasser de son animalité, avec tout ce que ça sous-entend de sexuel.

Peu soucieuse de sa réputation, elle enchaîne les fêtes, fume, boit, élève seule sa fille de 8 ans Lila Grace et se refait parfois une santé en cure de désintoxication. En 2005, le "cocaïne-Kate", survenu après la parution de clichés la montrant en train de sniffer, n’affecte même pas son image et son succès à long terme. Au contraire. Son laisser-aller, considéré comme cool, contribue à l’établissement de son statut d’icône. Son côté décalé inspire les grands couturiers comme Dior, Saint Laurent, Versace, Vuitton, Balenciaga...

Kate ne veut pas être un modèle. Elevée par l’industrie de la mode, elle réussit à ne pas en subir les diktats. Jamais démodée, toujours en avance, le top ne se contente pas de porter la mode : elle la fait. Finalement, elle n’inquiète pas tant que ça. On pourrait presque se reconnaître en elle. C’est le genre de fille qu’on aimerait avoir pour voisine. Sauf qu’elle ne sera jamais notre voisine.

Emmanuelle Touraine pour Télé 7 Jours